
LA FEMME AFRICAINE FACE À SON ÉPANOUISSEMENT
- Roseline DAG
- 25 nov. 2021
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 26 nov. 2021
Dans un continent où ses chances de se développer et de réussir semblent parfois réduites, la femme africaine parvient quand même à se faire une place dans le monde entrepreneurial. En effet, elle représente un peu plus de 25% des personnes qui s'y lancent. Elles sont nombreuses ces femmes qui se réalisent, et accomplissent de très belles choses. Chacune d'elle, avec un parcours qui diffère de l'une à l'autre, parvient à se hisser au sommet, et à apporter sa pierre à l'édifice. À l'ère du digital, la femme africaine n'est pas en marge de cette aubaine.
Fortune ou destin?
Pour avoir décidé d'écrire elles-mêmes leur histoire, les africaines se recréent en luttant pour la plupart contre des stéréotypes, des clichés puis s'acharnent à la tâche. Elles veulent se faire une place, un nom, bâtir des empires et construire leur société. Bien que leur développement soit entravé par les différentes inégalités de la société, les femmes africaines se battent au quotidien. Elles ont refusé d'entrer dans les petits souliers d'une société qui les veut continuellement asservies. Entre l'accès à l'éducation qui est difficile pour certaines jeunes filles, le mariage forcé toujours d'actualité, la violation des droits de la femmes et les violences faites aux filles et aux femmes; la femme africaine n'accepte pas ce destin et donne le meilleur d'elle-même afin de faire parler d'elle par son travail.
Le travail, c'est ce qu'elle utilise comme une sorte de catharsis pour se libérer. Même si tout semble lui refuser un accès à l'autonomisation, au bien-être mérité mais pourtant refusé, la femme africaine trouve des voies et moyens de s'affirmer dans sa société. Entreprendre ou mourir?
L'entrepreneuriat, une porte de sortie pour la femme africaine
L'entrepreneuriat pour la femme africaine constitue un véritable moyen d'épanouissement, ce qui explique que plusieurs l'embrasse. Pour certains, "l’Afrique est en avance sur le reste du monde en ce qui concerne le nombre de femmes entrepreneures". Pour d'autres encore, " l’Afrique domine, à l’échelle mondiale, le secteur de l’entrepreneuriat féminin."
En Afrique, la précarité de l'emploi va conduire plusieurs femmes à s'orienter vers l'entrepreneuriat. On peut donc dire qu'il se présente comme une question de survie pour la femme africaine.
Il est de tout de même bienséant de reconnaître que la femme africaine est par nature une travailleuse hors-pair, qui n'hésite pas à se donner corps et âme pour subvenir aux besoins de sa famille.
Aucun domaine n'est trop dur pour elle, car elle est résiliente. On retrouve les africaines sur presque tous les fronts du travail. Même là où on ne s'y attend pas: sur les chantiers de construction, sous la pluie, dans les feux tricolores, dans les énergies renouvelables, la mécanique, et aujourd'hui dans le numérique. En fait, quelques femmes africaines embrassent des domaines qui n'ont parfois rien à voir avec leurs formations de base, mais le font soit par passion, soit pour répondre essentiellement au besoin de leur communauté. Et d'une manière ou d'une autre, cela suscite bien évidemment l'intérêt de certains investisseurs occidentaux et nationaux.
On peut dire que c'est d'ailleurs ce qui favorise des accompagnements tels que celui du programme "Women Entrepreneurship for Africa" de la fondation Tony Elumelu. Il s'agit pour ce programme d'aider les femmes à augmenter leur chance de mobiliser des fonds de suivi auprès d'investisseurs du secteur privé, tout en leur permettant l'accès au financement. Entre autres, fournir aux femmes des compétences appropriées qui les aident à être compétitives sur le marché et de créer de nouvelles opportunités d'affaires. À l'ère du digital, la femme africaine sait saisir cette aubaine pour se positionner davantage dans l'entrepreneuriat.
Le digital, un gros atout pour le développement des femmes africaines
Avec le digital, les femmes africaines arrivent parfaitement à concilier vie professionnelle et vie de famille. En effet, depuis le confort de leur maison, ces femmes mènent des activités génératrices de revenus qui leur permettent d'être indépendantes financièrement. Comme activités, on peut citer le e-commerce, le coaching, le blogging, le job de web-designer, de web comédienne, de développeuse web, d'influenceuse, de community manager, de freelancer et bien plus. Il faut le dire, le web constitue une véritable opportunité pour ces femmes. Elles s'appuient donc sur le digital pour participer à la croissance économique du continent africain, et parviennent à être présentes pour leurs familles. Pour la femme africaine aujourd'hui, le web est une nécessité pour développer son activité, peut importe le domaine.
Par ailleurs, travailler en ligne leur évite de subir les abus et harcèlement sexuels en milieu professionnel. Le digital permet aux femmes de s'émanciper davantage, et les aide à s'accomplir pleinement dans leurs potentiels avec des formations adaptées à leur besoin de s'affirmer. C'est l'exemple du programme africain "She Is The Code" initié par l'entrepreneur Jean-Patrick Ehouman, qui a formé plusieurs femmes. Le but de ce programme est d'aider les femmes à sortir de l'analphabétisme digital, tout en les outillant également à développer leurs activités professionnelles, et leurs idées d'entreprise grâce au web à travers les réseaux sociaux.
Ce type de programme pourrait inspirer les plus jeunes, afin qu'elles choisissent assez tôt choisir les métiers liés au digital longtemps attribués aux masculins. Un stéréotype à bannir.
Il y a une citation populaire qui dit ceci: " Peu importe ce que tu donnes à la femme, elle te le rendra meilleur"
Des associations de femmes via le digital
Si les femmes africaines se réunissaient autrefois en groupements associatifs pour développer leurs idées et se soutenir mutuellement, ce n'est plus forcément le cas aujourd'hui; ou devrions-nous dire cela se fait mais de façon assez différente. En fait, la venue des réseaux sociaux sur le web a permis aux femmes en général, et à celles africaines en particulier de se réunir en petits groupes. Cela se fait en fonction de leurs centres d'intérêts, et elles arrivent à partager leurs valeurs, leurs défis du quotidien, à s'assister et à se soutenir quand le besoin se fait sentir. Point n'est besoin d'avoir fait la même école, d'avoir grandi dans le même quartier ou d'avoir des parents communs. Internet qui est un véritable village planétaire, parvient à faire garder à ces femmes africaines certaines de leurs valeurs. Bien que rien ne semble les freiner dans cet élan d'entrepreneuriat, le domaine financier semble compromettre le développement de leurs activités. Ainsi, des associations de femmes entrepreneures ont vu le jour sur les réseaux sociaux, et des projets de tontines pour permettre à de nombreuses femmes d'avoir des fonds de commerce pour lancer leur business aussi. Elles trouvent avec internet le moyen de faire face à leurs défis, et de s'autonomiser pour subvenir aux besoins de leurs familles.
La femme africaine a pris conscience de son état de lésée de la société depuis bien longtemps, et n'a pas cessé de se mettre en œuvre pour sortir de la prison qui l'a limitait.
Il est clair que des actions concrètes doivent être posées pour favoriser l'essor de l'entrepreneuriat féminin africain. Car, ces femmes sont prêtes à tout pour vivre épanouies, et pour redorer le blason de la société africaine.
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